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Anke Doberauer : Rouge

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Anke Doberauer : Rouge
13/03/2010 au 07/04/2010   

Anke Doberauer est peintre. Elle peint à l'huile des œuvres figuratives que l'on pourrait inscrire dans l'histoire de l'art et dans ses genres. Le portrait, le nu, le paysage… sont convoqués et questionnés — peindre des marines parce qu'on habite au bord de la Méditerranée, oser portraiturer les touristes de Montmartre parce qu'on est en résidence près de la place du Tertre… — pour mettre en évidence la discontinuité historique de la pratique picturale et la rupture moderne. C'est sur ce point de bascule que s'affirme avec force toute la contemporanéité de l'œuvre d'Anke Doberauer.

Dans ses tableaux à échelle 1, les figures sont debout : Anke Doberauer peint l'être, la présence. Pour souligner cette puissance spirituelle, elle utilise un fond coloré qui rappelle l'or des icônes. Ainsi, par le choix de l'échelle de la représentation, par son travail sur les couleurs spectrales, Anke Doberauer crée un personnage (au sens littéraire), un caractère, un être habité, habitant la peinture en tant qu'espace toujours à conquérir. L'aura qui se dégage de ses œuvres tient sans doute pour partie à cette digne posture avec laquelle elle dépeint des rois anonymes, à la lumière surréelle qu'elle projette sur les ombres de la rue (Ibrahim, Mata, Mamadou, ces vendeurs à la sauvette dans leur arche de peinture), à l'angle étonnant qu'elle choisit pour ses portraits "en bleu de travail"…

Dans cette série au bleu uniforme justement, des détails interpellent, matérialisant l'éternel désaccord de l'identité sociale et de l'individualité : une cravate, une chemise, un sourire ou un froncement de sourcils. Et puis, au milieu des neuf hommes de la série, tous membres de l'équipe d'entretien de l'école des Beaux-Arts de Marseille où l'artiste est alors en résidence, il y a une femme. Sculpteur, elle est également en résidence au sein de l'école, et porte donc son habit de travail, un travail physique et salissant. Et voilà que, à nouveau, le doute est introduit par une question de genre. Ici, le genre masculin ou féminin.

L'œuvre toute entière d'Anke Doberauer semble converger vers cette approche conceptuelle, ce bouleversement des catégories, qui lui permettent de tenir son sujet à distance tout en lui donnant une portée politique, et, contre toute attente, une dimension fondamentalement humaine.


Jean-Christophe Ammann, 1995 (extrait)
« Nous étions accoutumés à ce que les peintres et les sculpteurs soient attirés par le corps de la femme. Le renversement de cette situation était difficilement imaginable, avant tout parce qu'il n'a jamais eu lieu dans l'histoire de la peinture. (…) Imaginons que les tableaux d'Anke Doberauer soient l'œuvre d'un homme. Le regard homosexuel serait en quelque sorte manifesté au grand jour. Moi qui n'ai jamais établi de différence entre un artiste masculin et un artiste féminin, puisqu'il ne s'agit que d'art, je suis confronté ici à un conflit extrêmement productif. »

Anke Doberauer, entretien avec l'écrivain Peter Stamm, 2009 (extraits)
« Dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix, j'ai essentiellement peint des hommes ; depuis j'ai aussi commencé à peindre des groupes de figures. Mais les hommes ne sont pas nus au sens strict. Souvent, une seule partie de leur corps est exposée, par exemple une épaule ou le nombril. La plupart sont habillés. Cependant il semble qu'ils se mettent à nu, puisque je me suis souvent entendue dire que “je ne peignais que des hommes nus”. (…)
Il est intéressant que tu emploies toujours le terme de “portraiturer”, même quand il s'agit des nus. En fait, le nu classique n'est jamais un portrait, mais tend à représenter quelque chose de général. Il esthétise et idéalise la nudité. Quand une personne représentée dans un nu était aussi portraiturée, il y avait du scandale dans l'air, comme dans le cas de la duchesse nue de Goya ou de l'Olympia de Manet. Le thème précis de ces peintures c'est la nudité, le fait d'être dévêtu ou exposé. Cette approche est ce qui m'a toujours intéressée, jamais le nu classique académique, la nudité neutre. (…)
Je n'ai jamais peint de femmes nues pour des raisons politiques, parce que cela ne fait que confirmer des clichés ringards. En peignant des hommes nus, par contre, on peut encore briser des tabous. »

exposition ouverte du mardi au vendredi de 10h à 17h et le samedi de 15h à 19h.

galerieofmarseille
Site internet
contact@galerieofmarseille.com

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