Mardi 28 Mars 2017
Dissection artistique : opération à corps ouvert
On vous l’accorde, en général le mot dissection inspire du dégoût et fait resurgir les mauvais souvenirs du collège. Rappelez-vous de ce douloureux cours de sciences où vous vous demandiez si de telles mutilations envers les souris étaient vraiment justifiées. Ou alors vous y preniez secrètement du plaisir, au risque de passer pour un scientifique fou auprès de vos amis, car vous étiez curieux d’en découvrir plus.C’est là le paradoxe de la dissection : on peut dépasser ses appréhensions et être fasciné par l’horreur visuelle.
On vous livre ici un petit aperçu décalé sur une « science artistique » pas comme les autres.
Le dessinateur américain Danny Quirk ne nous contredira pas sur ce point, tant ses créations sont ancrées dans cet univers particulier.
Sa spécialité à lui, c’est la représentation de ce que l’on ne peut pas photographier. Un arrêt sur image, pour des illustrations ultra réalistes mais aussi pour une exploration à travers le temps, comme si son crayon lui permettait d’ouvrir les corps tel le scalpel du chirurgien (en beaucoup moins sanglant, heureusement).
A cœur voyant, rien d’impossible !
Cet artiste insolite se plaît à disséquer des personnes sur papier pour nous montrer ce qu’il y a en-dessous, un peu comme pour mettre le corps à nu une deuxième fois. L’artiste se décrit comme étant un éternel curieux, un explorateur du corps humain qui voyage au-delà des limites visuelles. Et soyez rassurés, on vous garantit qu’il maîtrise son sujet sur le bout des doigts.
Vous pouvez retrouvez l’ensemble des travaux de Danny Quirk à cette adresse
Piqûre de rappel
Mais alors pourquoi sommes-nous si réceptifs à cette forme d’art ? Qu’est-ce qui nous séduit tant dans le fait de regarder des images où notre anatomie est volontairement mutilée ? Pourquoi la culpabilité laisse-t-elle place à l’admiration ?
Passionnée par la « chirurgie street art », la scientifique Vanessa Ruiz nous donne quelques éléments de réponse. Selon elle, nous sommes intrinsèquement réceptifs à la beauté du corps humain. Elle ajoute que c’est le fait de représenter le corps humain qui nous confère une satisfaction émotionnelle, ce qui explique notre grande fierté quand on dessinait nos parents en cours d’arts plastiques.
D’après elle, l’anatomie est une science visuelle par nature. D’ailleurs, historiquement les expérimentations sur le corps humain étaient avant tout liées à la médecine. Et oui, à cette époque déjà on trafiquait notre corps mais pas seulement pour avoir l’air cool sur instagram. Heureusement, les choses évoluent !
Vanessa Ruiz nous fait en réalité un éloge flamboyant de l’art de l’anatomie contemporaine, et c’est plutôt saisissant.
Vous pouvez retrouver son interview complète à cette adresse
On vous invite également à visionner sa conférence :
Avec tout ça, on espère qu’on vous aura donné l’envie de rouvrir vos vieux cours de bio !
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