Mardi 05 Novembre 2013
Dub Incorporation, Voyage(s) au paradis
Pour l'instant ils sont bons. L'album est prêt depuis mars, on était tous impatients de savoir ce que les gens allaient en penser et pour l'instant ça plait. On reçoit, bien sûr, quelques critiques mais c'est normal, c'est aussi ça qui fait avancer.
Dans cet album on retrouve tout ce qu'on aime chez Dub Inc : des textes engagés et critiques, un mélange des cultures, une energie positive et communicative.. Un mix des personnalités de chaque membre du groupe ?
Oui. Depuis qu'on est jeune on essaye de passer un message de mixité et de diversité. Notre groupe en est l'exemple : on a tous des origines sociales et culturelles différentes et c'est indéniablement ce qui fait notre force. On peut faire des choses ensemble en étant différents, c'est le message qu'on veut faire passer. Depuis 15 ans on a toujours la même ligne de conduite : indépendants et collectifs. On la toujours la même envie, le même plaisir d'année en année.
Depuis 5 ans vous vous produisez sur scène un peu partout : Portugal , États-Unis, Allemagne, Sénégal... Le thème du voyage revient souvent dans vos textes, ils sont votre source d'inspiration ?
Ce n'est pas notre unique source d'inspiration mais ça occupe une place importante. Dans cet album il y a plus d'anglais que d'habitude, après avoir traversé une trentaine de pays cette langue s'est imposée naturellement aux chanteurs. On se sert beaucoup de nos voyages pour nous nourrir de musiques d'un peu partout. Sur "Paradise" nous avons d'ailleurs invité des musiciens traditionnels des quatre coins du monde.
La pochette du nouveau CD est un bateau, en référence au voyage également ?
C'est une statue faite par un artiste sénégalais. Elle représente l'idée principale de la chanson "Paradise". On nous fait croire à un faux paradis en nous mettant dans la tête que c'est l'argent qui rend heureux. Ce bateau est fait de bric et de broc mais donne finalement un bel objet, quelque chose de poétique bien qu'il ait été fabriqué à partir de rien. Le bonheur c'est la même chose, pas besoin d'argent pour le fabriquer, juste des rêves, des envies et de la bonne humeur.
Paradise vous a demandé deux ans de travail. Ca se passe comment la préparation d'un CD de Dub Inc ? Vous travaillez tous ensemble ou c'est chacun son rôle ?
Les chanteurs écrivent les paroles, ils les soumettent au groupe. Chaque membre donne alors son avis, dit ce qu'il aime, ce qu'il n'aime pas. Pour la musique, on compose tous , chacun amène des maquettes. On ressent tout de suite les sons qui vont plaire, on est souvent unanime sur ce point. Les morceaux sont retravaillés pendant des semaines et des semaines. On compose pour le groupe mais aussi pour notre plaisir personnel... On est tous de grands passionnés.
Comment faites-vous pour rester toujours aussi positifs malgré l'actualité ?
On pense que c'est le fait de rester positif face à tout ça qui fait avancer. On essaye extérioriser un peu le mal de cette société. On est une jeunesse frustrée. Faire la fête, rester positifs, unis et tolérants est pour nous la seule recette, le seul remède.
Beaucoup de collaborations sur cette album : Skarra Mucci, Alif Naaba, Meta Dia, Jah Mason...
Ce sont des artistes qu'on a rencontré pendant nos voyages. Collaborer avec des artistes connus n'était pas notre but. On voulait travailler avec des personnes de tout horizons dont on apprécie le travail et les qualités artistiques.
Le groupe s'est formé en 1997... Est ce que votre public reste le même ou il évolue au fil des années ?
Nous avons la chance de rassembler tous les âges et toutes les catégories sociales. Il y a ceux qui nous suivent depuis 15 ans et les "nouveaux" fans. Il n'y a rien de révolutionnaire dans ce qu'on dit ou ce qu'on fait mais on pointe le doigt sur certains choses. Et les problèmes dont on parle sont ceux qui traversent les générations.
Pour votre nouvelle tournée vous serez à Marseille le 3 décembre au Dome. Tu aimes cette ville ?
Bien sûr. Marseille est loin, très loin de se résumer aux réglements de comptes. C'est la ville du soleil, de la mixité !
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