Jeudi 10 Juillet 2014
Irma, douceur & humanité
Ce soir les Marseillais t'ont réservé un accueil de folie...Tu connais bien Marseille ?
Bien sûr, j'ai fait ma première scène ici. C'était à l'Espace Julien en première partie de Benjamin Siskou, un très bon souvenir. J'adore l'ambiance chaleureuse de cette ville.
Dans ce nouvel album tes chansons sont plus personnelles, plus intimes. Tu avais envie de te livrer davantage à ton public ?
C'est exactement ça. L'accueil du premier album a été tellement incroyable je me suis dis que c'était possible de parler directement aux gens, de me montrer telle que je suis. J'ai voulu faire quelque chose qui me correspondait parfaitement de A à Z .
Tu as dit « Faces s'écoute comme on regarde un film », pourquoi ?
Toutes les histoires que je raconte dans « Faces » sont inspirées de petits films que je faisais lors de mon voyage à New-York. Chaque film illustrait une rencontre. Le soir je visionnais le tout pour m'inspirer. C'est donc les images qui ont inspiré les chansons.
Tu écris tes paroles en français et tu passes systématiquement à l'anglais au moment de les mettre en musique ... T'entendra-t-on un jour chanter en français ?
Sûrement ! Je ne me mets pas du tout de barrières par rapport à ça, ça arrivera quand je le sentirai. Il faut savoir que je suis très exigeante avec le français, c'est une langue qui se travaille. J'attends le jour où je m'estimerai à la hauteur pour chanter en français et là oui, je le ferai.
On l'a vu ce soir, tu aimes être proche de ton public. Garder ce contact direct avec les gens est une chose essentielle pour toi ?
Primordiale. C'est un truc que je ne veux jamais perdre. Cette sensation quand je suis devant le public, que je vois les yeux des gens... c'est très puissant. C'est là que je trouve tout l'intérêt de faire ce métier.
Un peu comme quand tu as fait monter ce petit garçon de 6 ans sur scène avec toi tout à l'heure ?
C'est précisément le genre de moment dont le parle. Je chantais, il était là devant moi à danser comme un vrai pro et je me suis dis il faut le faire monter. Ça n'a pas manqué : il a mis le feu à la salle !
Tu as collaboré avec Diam's, avec M, le réalisateur de Papaoutai a fait un de tes clips... C'est important pour un jeune artiste d'être bien entouré ?
Très important. Il ne faut pas oublier que faire de la musique est un boulot d'équipe, une espèce d'ébullition de cerveaux qui se réunissent, qui pensent ensemble.
De Diam's à M, il y a un monde non ?
J'ai remarqué que plus j'avançais, plus je vivais des histoires très fortes avec des gens totalement différents. Quand j'ai annoncé à mes parents que je faisais la première partie de Diam's, ils m'ont regardée avec de grandes yeux (rires). Plus sérieusement j'ai découvert une des personnes qui m'a le plus touchée depuis que je fais ce métier. Quant à M j'admire énormément ce qu'il fait. Travailler avec lui était un honneur.
Tu t'es fait connaître grâce à Youtube. Percer sur le net, c'était une stratégie de ta part ?
Absolument pas. Tout a commencé par hasard ! J'ai posté une vidéo, les gens ont aimé, je me suis dis tiens peut-être que ... Il faut savoir que quand j'ai commencé c'était vraiment le début de Youtube, personne ne savait que ça allait devenir ce que c'est aujourd'hui. C'était presque un truc « artisanal ». Je n'aurais jamais pensé que mes vidéos atteindraient un jour ce nombre de vues... Je crois que j'ai une bonne étoile.
On a l'habitude de t'entendre chanter des choses plutôt positives pourtant dans Faces la chanson « Hear me out » parle des enfants victimes de violences. Pourquoi avoir décidé d'aborder ce thème ?
Mes proches m'ont demandé pourquoi j'avais mis cette chanson en premier dans l'album car c'est un thème difficile qui ne correspond pas forcément à ce que j'ai fait jusqu'à maintenant. J'ai insisté car je trouve qu'elle collait bien à la démarche de cet album : s'ouvrir à l'autre ! Avec « Faces » je veux attirer l'attention des gens sur cette vie « à la parisienne » où plus personne ne se regarde et ne fait attention à l'autre. Moi qui viens du Cameroun, l'indifférence des gens m'a frappée quand je suis arrivée en France...Un sourire n'a jamais tué personne.
Ce que tu écoutes en ce moment ?
Beaucoup de Jeff Buckley.
La chanson que tu aimes entendre quand il fait beau ?
« Forever » de HAIM. C'est un groupe de 3 sœurs que j'ai découvert il y a peu, ça me donne la pêche !
Tes classiques ?
« That thing» de Lauryn Hill, Jeff Buckley encore, absolument tous les Mickael Jackson et aussi Bob Dylan.
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