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Lundi 22 Juin 2015

Lilly Wood and the Prick

Concerts Culture Guest Musique Pop

C’est un duo né sous une bonne étoile. Deux albums, une révélation aux Victoires de musique et des chansons pop folk qui font le tour des ondes. L’été dernier, le remix de leur titre Prayer in C a fait danser la France entière. Ils auraient pu se laisser griser par le succès. Ils ont préféré tout remettre en jeu avec un nouvel album enregistré au Mali. Entre deux dates de tournée, en pleine répétition, Ben (la moitié masculine du groupe) a accepté de jouer le jeu de l’interview. En toute décontraction.

Vous allez bientôt fêter vos 10 ans de carrière. Rappelez-nous comment tout a commencé ...
J'ai rencontré Nili dans un bar à Paris, en 2006, par l'intermédiaire d'un ami commun qui pensait qu'on pourrait s'entendre. Le lendemain, on a commencé à jouer ensemble et on a vite accroché. Ensuite, on s'est produit sur des petites scènes, puis on a sorti un premier album Invincible Friends. Le succès est vite arrivé, renforcé par notre Victoire de la musique en 2011 dans la catégorie « Révélation du public ». On a eu beaucoup de chance, tout s'est passé de manière évidente.

L'été dernier, vous avez connu un énorme succès avec Prayer in C. C'est un heureux hasard ?

Tout à fait ! La version remixée de notre titre est sortie sur Soundclound sans qu'on le sache et à commencer à buzzer, jusqu'à 2 millions de play. A ce moment là, on était en train d'enregistrer au Mali. En rentrant en France, on est allé rencontrer Robin Schultz, l'auteur du remix qui avait fait ça tout seul dans son coin. On est tombé d'accord et on a décidé de commercialiser le morceau. Le titre est devenu n°1 dans une cinquantaine de pays. C'était complètement dingue !

Ce remix est finalement assez éloigné de votre univers pop, ce n'est pas un frustrant ?
Heureusement, le titre était sorti sur notre premier album, Invicible Friends, en 2010. On s'était déjà un peu détaché du morceau, ce qui nous a permis de garder la tête froide et de ne prendre que le bon côté des choses.

Qu'est ce que ce succès vous a apporté ?
D'un coup, on a eu une reconnaissance internationale. On a fait une grosse tournée qui nous a emmenés en Allemagne, en Europe du Nord, jusqu'aux USA. Aller là-bas et jouer devant les spectateurs américains, c'était magique, un vrai rêve de gosse. Ca nous a permis de toucher un nouveau public, d'ouvrir des portes. Maintenant, tout le challenge est d'amener ce public vers notre « vraie » musique.



Votre troisième album, Shadows, sortira en novembre. Vous êtes parti au Mali pour le préparer, pourquoi ce choix ?

On avait envie de se mettre en danger, de chercher des choses au fond de nous et pour cela, il fallait qu'on sorte du confort d'un grand studio. Comme on aime beaucoup la musique malienne, on a décidé de partir un mois à Bamako, pour écrire et enregistrer l'album.

Vous étiez à la recherche d'un « nouveau souffle » ?
Je dirais plutôt qu'on avait besoin de se renouveler. On commençait à avoir fait le tour de certaines choses et on voulait pousser nos limites. Avec cet album, on a grandi, on a mûri. Je dirai qu'on est un peu moins naïf qu'avant.Que gardez vous de cette expérience ? Ca a été une véritable expérience musicale et personnelle. Nous nous sommes retrouvés plongés dans un pays encore en conflit. Avec d'un côté la pauvreté, très présente et en même temps la musique qui imprègne le quotidien des gens. On a eu la chance d'assister à des concerts en plein air, c'était incroyable ! Ce côté doux-amer se ressent dans nos textes. Les traditions ancestrales, religieuses voire chamaniques nous ont aussi inspirées.

A quoi doit-on s'attendre pour ce 3è album ?
Shadows, ça reste nous, notre pop, mais avec de nouvelles couleurs. Sans dire qu'on a fait un album world, on a travaillé avec des musiciens locaux, notamment pour les percussions et les chœurs. Le producteur kenyan Dave Okumu (qui a notamment joué aux côtés d'Amy Winehouse, Anna Calvi...) a également participé à la réalisation. Je dirai que c'est un album sincère et ambitieux. On a hâte de le présenter au public.

Vous travaillez ensemble depuis vos débuts, comment fonctionne votre duo ?
Il n'y pas de rôles vraiment définis, même si je reste guitariste et Nili chanteuse. Mais pour la compo, l'un écrit, l'autre propose un arrangement, une mélodie... On se renvoie beaucoup la balle, on travaille vraiment à quatre mains.

Il n'y a pas de routine ? Vous n'avez jamais eu envie d'aller vers d'autres aventures ?
C'est sûr, on ne peut pas toujours être sur la même longueur d'ondes.C'est pour cela qu'on s'aménage des pauses pour évoluer chacun de notre côté, aller vers d'autres univers artistiques comme la vidéo ou les documentaires. Mais on se connait assez pour avoir envie de rester et de travailler ensemble. Un peu comme dans un couple !

Quel est votre meilleur souvenir sur scène ?

Un concert à Berlin. La première fois qu'on était venus dans cette salle, on l'avait remplie à 40% grand maximum. 6 mois après on revient et la salle était surblindée. Ce soir là, il s'est passé quelque chose. Tout était parfait, un peu comme l'alignement des planètes : le public, nous, l'alchimie entre nous. Il y a un côté ultra jouissif quand tu atteints de tels moments de grâce. C'est ce qui te donne envie de remonter sur scène.

 

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Le Quizz musique


Dernier coup de cœur ?
Django Django, groupe anglais
L'artiste qui vous a donné envie de faire de la musique ? Talking Heads (1985)
La chanson qui vous rebooste ? Homework, sur le 1er album des Daft Punk
La chanson honteuse que vous écoutez en cachette ? J'assume tous mes goûts, et j'avoue, j'aime beaucoup Michel Delpech