Lundi 07 Janvier 2019
Indélébiles : Luz immortalise Charlie Hebdo

Il y a 4 ans, dans la matinée du 7 janvier 2015, une partie de l’équipe de Charlie était assassinée. Parmi eux, Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa Cayat, Bernard Maris et Mustapha Ourrad. Ce matin-là, Luz, l’une des plumes du journal satirique, arrive en retard à la conférence de rédaction : il fête son anniversaire avec sa chère et tendre, et cela lui sauvera la vie. Avec Indélébiles, il nous plonge dans le quotidien de la rédaction de Charlie, rythmé par les bouclages, les apéros, et les réflexions qui ont jalonné son parcours, entre 1992 et 2015.
Tout commence en 1992 lorsque Luz, jeune provincial fraîchement débarqué à Paris, décide de faire le tour des rédactions pour tenter de vendre ses dessins. C’est à la sortie d’une imprimerie qu’il tombe par hasard sur Cabu. Prenant son courage à deux mains, il lui demande de jeter un œil à sa dernière caricature. Bingo, le voilà parti pour rencontrer l’équipe de La Grosse Bertha, qui deviendra plus tard Charlie Hebdo. Là-bas, il se liera d’amitié avec Oncle Bernard, Charb, Willem, Wolinski, Gébé, Tignous, Honoré…
Dans un va-et-vient entre passé et présent, Luz nous fait partager l’intimité de la rédaction : les débats pour choisir les couvertures, les fêtes et les blagues, mais aussi les reportages qui ont marqué le journaliste, et la rigueur technique et artistique des dessinateurs. La vie du journal nous est contée avec une infinie tendresse, et un attachement particulier au personnage de Cabu, immense dessinateur, capable de croquer ses camarades dans sa poche, et allant même jusqu’à inviter ses protégés à des cours aux beaux-arts (un passage particulièrement savoureux, où l’œuvre de Charb vaut son pesant de cacahuètes). Un récit forcément teinté de nostalgie mais jamais plombant, qui parvient avec habileté et intelligence à parler de ce qui fait mal sans dépeindre l'horreur. Bref, une jolie déclaration d’amour aux dessins, et aux dessinateurs.
Indélébiles, édition Futuropolis, 24 €, en vente chez bd fugue
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