Que se passerait-il si tout le monde devenait végétarien ? Mercredi 03 Février 2021
Peut-être avez-vous déjà pensé à devenir végétarien, que ce soit pour des raisons éthiques, de santé ou même économiques. Depuis quelques années, on peut constater une recrudescence d'adeptes. Mais au fait, que se passerait-il si tous les humains ne consommaient plus de viande ?
Commençons par une petite précision sémantique. Il faut différencier les végétariens, les végétaliens et les véganes. Les premiers ne mangent pas de viande mais peuvent consommer des produits issus des animaux comme le lait, les œufs ou le miel. Les deuxièmes ne mangent ni animaux, ni ce qu’ils produisent, tandis que les véganes n'utilisent aucun produit issu des animaux, ce qui vaut aussi pour l'habillement ou la cosmétique.
Moins de souffrance
Pour répondre à une demande de plus en plus importante de viande, les producteurs ont dû recourir à des méthodes cruelles pour les animaux. Entre l'entassement du bétail dans des bâtiments étroits, le gavage et les antibiotiques, il y a de quoi avoir peur. Par exemple, en France, sur les 800 millions de poulets élevés, 83% ne voient jamais la lumière du jour. Même si le nombre d'animaux d'élevage tomberait drastiquement, il resterait tout de même du bétail pour le lait ou les œufs.
De nombreux animaux mourraient
Les abeilles risquent de devoir faire face à une diminution de leur population. Sans les apiculteurs, elles sont plus facilement exposées aux parasites et devraient redoubler d'efforts pour se nourrir. Concernant les animaux d'élevage, c'est la même chose : relâchés, ils seraient livrés à eux-mêmes. Actuellement, l'Homme contrôle toutes leurs naissances et ce, en très (trop) grande quantité. Donc sans intervention humaine, il n'y aurait pas autant d'individus mais ils vivraient sans être entassés les uns sur les autres.
Moins de pollution
La production de viande demande énormément d'énergie et pollue également beaucoup, que ce soit l'air, les sols ou les mers. L'élevage représente à lui seul 15% des émissions de gaz à effet de serre, ce qui est plus important que tous les transports réunis. Il représente également 50% des émissions de protoxyde d'azote et de méthane, des gaz aussi responsables du réchauffement climatique. Une simulation de l'université d'Oxford a estimé que, si tout le monde était végane, les émissions de gaz dues à l'alimentation diminueraient de 70%.
Moins d'eau utilisée
L'élevage consomme beaucoup plus d'eau que l'agriculture. Pour obtenir un kilo de viande bovine, il ne faut pas moins de 15 000 litres d'eau. Cette quantité provient surtout de l'eau utilisée dans la production de nourriture pour les animaux. En effet, pour produire une calorie animale, il faut 7 calories végétales.
Plus de terres cultivables
L'élevage est donc très gourmand, à tel point que 70% des cultures agricoles sont consacrées à nourrir les animaux d'élevage. Si plus personne ne consommait de viande, toutes ces étendues pourraient être réservées à l'alimentation directe des humains. Il serait donc bien plus facile de répondre aux problématiques futures, notamment pour nourrir une population qui ne cesse de croître.
En meilleure santé
Une étude de l'OMS a prouvé que la viande rouge et la viande transformée, comme le jambon ou la charcuterie, sont cancérigènes et augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et le diabète de type II. Un régime sans viande pourrait sauver 8 millions de personnes dans le monde chaque année.
Perte d'emplois
Actuellement, près d'une personne sur six dans le monde travaille dans l'industrie de l'élevage, soit 1,3 milliard d'humains. Si toute la filière disparaissait, la pauvreté augmenterait considérablement dans le monde.
Le végétarisme semble donc être un bon réflexe pour tenter de sauver la planète. Même si on ne souhaite pas arrêter complètement la viande, il est toujours possible d'opter pour le flexitarisme qui consiste simplement à consommer de la viande occasionnellement.