Ma vie à Saga : « le civisme est impressionnant au Japon » Mercredi 03 Février 2021
De septembre 2017 à août 2018, Léa, 25 ans et en Master 2 MEEF à Dijon, a pu vivre son rêve : partir au Japon. Pendant près d'un an, elle a étudié le japonais à Saga, une petite ville de l'île de Kyushu. Entre ses visites de jardins zen et ses déambulations sous les énormes gratte-ciels de Tokyo, elle nous raconte cette expérience unique.
Pourquoi es-tu partie au Japon ?
Toute petite, j'étais plongée dans la culture manga grâce à mon oncle. Lorsque je suis devenue ado, je regardais beaucoup d'animés. Et j’ai fini par me dire : « Tiens, ça serait sympa de parler japonais pour partir là -bas. » Pendant ma licence d'anglais, j'ai pu prendre une troisième langue et j'ai donc choisi le japonais. Entre ma L2 et ma L3, j'ai pu faire une année de césure dans une fac japonaise partenaire de l'université. J'ai postulé parce que j'avais envie de vivre de nouvelles aventures et de découvrir une nouvelle culture.
Tu étais logée où ?
J'étais logée sur le campus, dans une résidence pour étudiants étrangers. J'avais un studio meublé de 17m2 avec un balcon. Comme j'étais dans une petite ville, ce n'était vraiment pas cher ! Je payais environ 150€ par mois.
En dehors des cours de langue, tu t’occupais comment ?
J'allais souvent au karaoké car les établissements sont ouverts toute la nuit. J'ai aussi beaucoup voyagé à travers le Japon, et je suis allée une fois dans la famille d'une amie en Corée. Et j’ai découvert le batting center : ce sont des cages où on peut frapper des balles comme au baseball. On paie un certain nombre de balles, on choisit la vitesse de la machine et on frappe ! Ça m’a plu, donc j’y allais de temps en temps.
Au niveau de la nourriture, c’était comment ?
La bouffe japonaise, c'est vraiment ce qui me manque le plus. Comme j'adore les sushis, c'était le paradis ! Et puisque c'est souvent moins cher de manger dehors que de cuisiner soi-même, j'ai fait énormément de restos de sushis et de makis ! Généralement, quand on arrive dans un établissement, il faut se rendre à une borne pour choisir ce qu'on veut manger. On paie directement dessus et on apporte soi-même la commande au chef, il n'y a pas de serveur. Sinon, il existe de nombreuses supérettes konbini, ouvertes 24h/24. On y trouve de tout, même de bons plats préparés et frais à seulement 3,50€. Par contre, les fruits et légumes sont très chers : une pastèque vaut dans les 10€ !
Quelles différences culturelles t'ont le plus marquées ?
Il y a un tel écart entre nos cultures ! Le civisme est impressionnant au Japon. Il y a beaucoup de règles là -bas, je me suis sentie constamment en sécurité. Les Japonais ne sont pas du tout individualistes, au contraire, ils sont bienveillants et c’est très agréable de vivre au contact de cette mentalité. Par contre, il est difficile de savoir quand les personnes sont honnêtes. En japonais, il y a plusieurs niveaux de langue selon son statut social et il faut parfois faire semblant et exprès de se rabaisser. Ils ne prononcent jamais un « non » franc, ils tournent toujours autour du pot et trouvent des excuses.
Que pensent les Japonais de la France ?
Là -bas, les Français sont très bien perçus. Pour eux, la France est synonyme de « classe ». Ils aiment tellement notre pays qu'ils ont même mis des mots français sur leurs vélos ! Une fois, j'en ai loué un où le mot « raclette » était inscrit dessus ! Et comme je suis blonde, j'avais énormément de regards sur moi dans la rue, notamment les enfants qui me souriaient beaucoup et me faisaient des coucous.