Vaginisme : comment mettre fin à ce trouble sexuel ? Dimanche 18 Avril 2021
Les troubles sexuels peuvent prendre différentes formes et se manifester par des réactions plus ou moins importantes. Le vaginisme est une phobie de l'acte sexuel. Il se traduit par des contractions involontaires et des spasmes au niveau des muscles vaginaux au moment de la pénétration. Le vaginisme affecte non seulement la sphère sexuelle mais peut également empêcher les contrôles gynécologiques normaux. La guérison est possible mais pour cela, il faut comprendre les causes de cette maladie.
Les causes et symptômes du vaginisme
Ce trouble est plus fréquemment diagnostiqué chez les jeunes filles à leur première expérience sexuelle mais on la retrouve aussi chez des femmes qui ont déjà eu des rapports sexuels.
La peur est l'une des causes principales du vaginisme. Elle est associée à un préjugé négatif sur l'acte sexuel comme elle peut être liée à des tentatives douloureuses de pénétration.
D'autres causes relèvent de la sphère psychique et socio-éducative. Par exemple, une éducation sexuelle dysfonctionnelle et des tabous culturels qui démontrent l'acte sexuel comme quelque chose de dangereux et de douloureux peuvent stopper le développement du désir sexuel physiologique et engendrer une réaction physique involontaire. Le trouble est donc le résultat de croyances négatives sur le sexe ou encore d'une méconnaissance de son corps ou du fonctionnement du vagin. La pénétration s'associe alors à un acte désagréable ou à une invasion intense due au spasme du muscle entourant le vagin.
La gravité du vaginisme dépend de trois facteurs clés que les gynécologues-sexologues évaluent lors d'un premier diagnostic.
- Le degré de la phobie : légère, moyenne ou sévère. Elle varie en fonction de la situation psychologique, des niveaux d'anxiété et de stress, de la qualité de la relation affective avec le partenaire, etc.
- L'intensité du spasme musculaire : elle est évaluée en observant le comportement et la réponse physique de la femme au niveau génital.
- La présence et la gravité de facteurs psychosexuels, personnels ou de couple.
Le spasme involontaire des muscles vaginaux pendant l'acte sexuel est le symptôme le plus important du vaginisme. Il est accompagné d'une grande difficulté dans les rapports sexuels et de douleurs intenses.
La personne peut aussi souffrir de brûlures ou de picotement après l'insertion d'un tampon, d'un spéculum puis d'un état d'anxiété et la perte du désir sexuel.
Comment traiter le vaginisme ?
Il est important de contacter un gynécologue pour un diagnostic complet de l'état de la patiente qui permettra de définir les causes et les origines du trouble. Un entretien avec un sexologue et un psychothérapeute aidera à choisir la thérapie la plus appropriée vers le rétablissement. Ne tardez pas à consulter, la dysfonction sexuelle peut devenir chronique au fil du temps.
De manière générale, le traitement du vaginisme se fait à trois niveaux : pharmacologique, rééducatif et sexologique. La chirurgie n'est indiquée qu'en présence d'un hymen fibreux et rigide ce qui crée une véritable barrière mécanique. Dans ce cas, le chirurgien pratique une petite incision dans l'épaisseur du péritoine.
L'approche thérapeutique dépend principalement de la cause sous-jacente du trouble. La thérapie consiste à guérir les causes du vaginisme comme la phobie et les spasmes musculaires et à supprimer ensuite les causes psychosexuelles, personnelles ou de couple qui ont favorisé l'apparition de ce trouble.
La pharmacothérapie est réservée aux cas de vaginisme organique tandis que la psychothérapie est plutôt recommandée pour le traitement des problèmes émotionnels. Elle permet à la personne souffrante de retrouver une intimité avec son corps et limiter les spasmes. Elle agit simultanément sur l'imaginaire sexuel de la femme ainsi que sur la dynamique du couple. Le but étant de renforcer la capacité de la patiente à accepter la pénétration.
Dans de nombreux cas, combiner pharmacothérapie et psychothérapie peut être extrêmement efficace. Comme le vaginisme implique les deux parties, la rencontre de couple est aussi une approche thérapeutique à envisager.
La thérapie cognitive est aussi une approche intéressante. Elle permet de retracer les causes du trouble et les facteurs psychosociaux qui ont contribué à son apparition. Il existe également des exercices spécifiques de relaxation musculaire comme les exercices de respiration et les techniques de contrôle musculaire.
L'intervention de spécialistes compétents aide à surmonter le problème dans 93 à 96% des cas.
Article en partenariat avec Heyme